Quand on devient maman, on prend tout de suite conscience qu’on est désormais devenue tout pour quelqu’un. Que sans nous, ce petit être sera perdu, désemparé, triste… mais on s’aperçoit aussi que c’est plus souvent nous qui sommes perdues, désemparées et tristes quand nous ne sommes pas avec lui. Et malgré le fait que nous avons besoin de moments à nous, une fois sans lui, nous ne sommes plus complètement nous même, vides pour ne pas dire.
En devenant, maman, je savais que je serai une vraie mère poule mais je ne pensais pas que j’aurai tant de mal à me séparer de mes enfants ne serait-ce que quelques heures. La 1ère année passée avec eux, a été des plus fusionnelle : quasi pas une minute sans eux, du mal à les laisser aux grands parents, et souvent l’idée en tête que si j’étais séparée d’eux rien que quelques minutes, je raterai quelque chose. Finalement en devenant maman, je me suis totalement oubliée, moi la jeune femme active que j’étais. Je suis passée en l’espace de quelques minutes d’une personne égoïste (cf. sans enfants) à une maman à 300%.
Et puis en ayant eu 2 bébés, d’un coup, je voulais profiter au maximum de chacun, leur donner autant à l’un qu’à l’autre ce qui signifiait dans ma tête du coup être constamment avec eux.
Mais depuis peu, l’idée de la séparation fait son petit bonhomme de chemin. Je commence à apprécier vraiment ces moments sans eux qui leur font beaucoup de bien et qui sont nécessaires à leur épanouissement et qui me permettent de ne penser qu’à moi. Mais j’ai en revanche toujours du mal à me dire qu’un jour je devrai les séparer… L’entrée en maternelle risque d’être le 1er cap. Mais je ne veux pas les séparer, enfin surtout pas si tôt. Ils n’auront connu que la garde à domicile et les confronter à la collectivité sans pouvoir s’appuyer l’un sur l’autre m’effraie un peu.
Je sais d’avance que les séparer leur fera le plus grand bien, pour qu’ils puissent s’individualiser et ne pas grandir en mode « couple », mais je ne me sens pas prête. Pour moi, leur gémellité est une force et j’aimerai qu’ils puissent utiliser cette force pour affronter le monde extérieur ensemble, tout du moins au début de leur vie en collectivité.
Quand j’y réfléchis, je pense que ce « traumatisme » de les séparer vient de mon accouchement : nous avons été tous les 3 séparés dès la naissance. L’un de mes bébés emmené en néonat, le second en réanimation et moi dans une chambre seule. La 1ère journée de vie de mes bébés s’est donc déroulée sans moi et vécue chacun de leur côté… Et nous avons du attendre 3 jours avant d’être tous réunis. Après avoir passé 9 mois tous les 2 dans mon ventre, j’ai toujours du mal à repenser à ce qu’ils ont pu ressentir le jour de leur naissance lorsqu’ils ont été séparés. Et je pense qu’inconsciemment, je ne veux pas leur faire revivre ça une seconde fois. La séparation, est, je le sais importante dans la construction de soi, mais en tant que maman on la vit toujours comme un déchirement… enfin pour moi c’est le cas.
Et vous, comment vivez-vous la séparation avec votre/vos enfant(s) ?
3 Comments
J’ai eu la chance de ne pas être séparé de mon bébé à la naissance et de pouvoir l’avoir sur ma poitrine pendant un long moment. Aujourd’hui elle a 9 mois et l’amener chez la nounou est toujours aussi dur. Culpabilité et tristesse… alors quand je repasse par notre appartement, je vais dans sa chambre snifer sa gigoteuse… 😆 !!!! et ça me rend encore plus triste… dur dur… jamais je n’aurais cru ressentir ça…
Tu sais, en tant que maitresse de Petite Section de maternelle, en général, on ne separe pas les jumeaux à leur entrée en maternelle! au contraire, ils ont besoin de repères. Et puis par la suite, ils apprennent la vie en collectivité, se font des copains, ont des repères dans l’ecole, savent qu’ils se retrouveront en récréation, à la cantine, et donc, on peut commencer à les séparer.
Moi je pense que je serai une mère inquiète jusqu’au bout!
[…] cache pas que j’angoisse un peu quand même. J’ai toujours un petit souci quand à les séparer, et ce depuis leur […]